Ligne Ferroviaire Lyon-Turin, Lot 2

Le tunnel ferroviaire du Fréjus, inauguré en 1871, culmine à 1 300 m d’altitude et présente une pente allant jusqu’à 3 %.

Les trains y circulant doivent ainsi être dotés de trois locomotives, engendrant un surcoût énergétique de 40 %.

Le nouveau tunnel, en cours de construction, transforme la ligne de montagne actuelle en une ligne au profil de plaine, renforçant la compétitivité du transport ferroviaire, avec des économies d’énergie et des vitesses plus élevées.

Contexte

Le Lyon-Turin est une nouvelle ligne ferroviaire pour le transport des marchandises et des voyageurs qui s’étend sur 270 km, dont 70 % en France et 30 % en Italie. Il s’agit du maillon central du corridor méditerranéen, l’un des 9 axes du réseau transeuropéen de transport RTE-T qui s’étend sur 3 000 km et relie, d’Est en Ouest, 7 corridors européens. La ligne est divisée en trois sections :

  • la section transfrontalière commune entre l’Italie et la France, de Suse (Piémont) à Saint Jean-de-Maurienne (Savoie), sous la responsabilité du maître d’ouvrage public franco-italien Tunnel Euralpin Lyon-Turin (TELT), dont l’ouvrage principal est le tunnel de base du Mont-Cenis de 57,5 km, en cours de construction ;
  • la partie italienne, du nœud de Turin à Bussoleno (vallée de Suse), sous la responsabilité de RFI ;
  • la partie française, de Saint-Jean-de-Maurienne à Lyon, sous la responsabilité de la SNCF.

Le projet de ligne ferroviaire Lyon-Turin naît avec des objectifs environnementaux fondés sur les :

  • Convention alpine (1995) prévoyant des mesures pour réduire le trafic sur route dans l’arc alpin ;
  • Conférence sur le climat de Paris (2015), qui encourage la réduction des gaz à effet de serre.

 

Technique

Les travaux de la section transfrontalière, entre Saint-Jean de Maurienne et Suse en Italie, sont divisés en 81 appels d’offres répartis sur 12 chantiers opérationnels :

  • 9 pour les travaux de franchissement des Alpes, subdivisés par zone géographique (4 en Italie et 5 en France), entre les interconnexions à la ligne historique en Italie et en France ;
  • 2 pour la valorisation des matériaux d’excavation en Italie et en France ;
  • 1 pour les équipements technologiques et la sécurité.

Le groupement d’entreprises composé de VINCI Construction Grands Projets (mandataire) de Dodin Campenon Bernard, de Campenon Bernard Centre Est, ainsi que du constructeur italien Webuild, s’est vu attribuer les chantiers opérationnels 6 et 7.

Le contrat porte sur le creusement de 25 km du tunnel de base avec 3 tunneliers et 21 km en méthode conventionnelle (explosifs et moyens mécanisés). En plus des deux tubes principaux dans lesquels circuleront les trains, les excavations comprennent la création de 71 rameaux de sécurité et diverses galeries, dont des cavernes techniques de plus de 20 m de hauteur.

Le premier tunnelier creusera un peu plus de 8 km en direction de l’Italie à partir de la descenderie existante de Saint-Martin-La-Porte (CO7).

Les deux autres machines, réceptionnées en octobre et novembre 2023, partiront de la descenderie de La Praz (CO6) pour rejoindre Villarodin/Bourget-Modane.

C’est par ces deux descenderies que se fait l’intégralité des accès, matériaux, matériels, et personnel durant la phase travaux.

Démarré fin 2021, le chantier durera 8 ans et emploiera 2 000 personnes.

 

La logistique constitue un challenge majeur. Les flux de matériaux sont très importants : en flux entrant, nous devons acheminer les éléments nécessaires au montage des tunneliers, des milliers de voussoirs de tunnel (95 000 éléments préfabriqués au total) et d’importants volumes de béton à couler pour le soutènement et le revêtement des tunnels (2 millions de m3 au total).

 

En flux sortant, nous devons évacuer d’énormes quantités de matériaux de déblais (4 millions de m3) par l’intermédiaire de 55 km de bandes transporteuses.

 

Impact

La ligne Lyon-Turin permettra de délester les routes alpines d’1 million de poids lourds et de réduire chaque année les émissions de gaz à effet de serre d’environ 1 million de tonnes d’équivalent CO2.

La réduction des émissions polluantes dans les Alpes est l’un des principaux objectifs fixés par la COP21, la Conférence sur le climat qui s’est tenue à Paris en 2015 et qui a réaffirmé la nécessité de reporter 30 % des marchandises de la route sur le rail d’ici 2030 et 50 % d’ici 2050.

 

Experts du projet

MOA : TELT

MOE : S2IP

Chiffres clés

46 km de tunnels creusés

7 ans de travaux

2 000 personnes sur le chantier

Témoignage

« Une construction hors norme, des défis techniques, matériels et humains exceptionnels, le tout sous 1000 mètres de montagne »

Gilles Dumoulin, directeur de projet

En savoir plus

Site internet : www.telt.eu

Ligne Ferroviaire Lyon-Turin, Puits de ventilation d'Avrieux

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