Pas de tir et infrastructures au sol de Soyouz

Ayant déjà construit les ensembles de la fusée Ariane 5 et fort de cette expérience de terrain, VINCI Construction Grands Projets a été mandaté par l’agence spatiale pour construire une zone de préparation de pas de tir et un centre de lancement pour fusées Soyouz. Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme « Soyouz en Guyanne » qui consiste à concevoir, exécuter et piloter la construction d'une zone de préparation, d'un pas de tir et d'un centre de lancement de fusées Soyouz.

CONTEXTE

En 1962, suite à l’indépendance de l’Algérie et des accords d’Évian, le CNES (centre national d’études spatiales) est dans l’obligation de quitter la base de lancement de Hammaguir. 14 sites sont alors étudiés pour établir une nouvelle base de lancement. Leur particularité est d’être situés près de l’équateur, afin d’offrir des conditions optimales pour les lancements d’engins spatiaux. Aussi la Guyane a été choisie car elle offre plusieurs avantages. Ce territoire peu peuplé face à l’océan Atlantique, permet une meilleure gestion des risques en cas de problème avec le lanceur. La façade maritime permet également de faire des lancements de satellites sur l’orbite polaire dans des conditions optimales. En outre, la zone n’est pas sujette aux tremblements de terre ni aux cyclones. Enfin, la Guyane, en tant que partie intégrante du territoire français, présentait également l’avantage de la stabilité politique. C’est pourquoi, en juin 2002, à la suite d’un accord franco-russe le Conseil de l’ESA (Agence Spatiale Européenne) décide d’ouvrir ce Port Spatial au lanceur russe Soyouz.

TECHNIQUE

L’ensemble de lancement Soyouz se divise en 3 zones distinctes. Il comprend d’abord la zone de servitude qui est composé des équipements nécessaires pour mettre en œuvre le lanceur dans l’espace (centrale d’énergie, centrale de production d’eau chaude et d’eau glacée pour la climatisation, local de charge pour les batteries du lanceur). L’ensemble de lancement comprend également la zone d’intégration qui est composé du centre de lancement. C’est dans ce bâtiment qu’ont été fabriqués les différents éléments du lanceur. C’est dans cette même zone que ces différents éléments vont être assemblés. Enfin, est compris dans l’ensemble de lancement la zone de lancement proprement dite, qui est composée d’un massif, d’un carneau et d’un portique mobile où le lanceur est érigé en position verticale et où le composite supérieur a été intégré au moyen d’un pont roulant.
Le design de l’ouvrage a été étudié pour protéger au mieux le lanceur des vibrations acoustiques et éviter les remontées des flammes. L’enjeu a en effet été de trouver une solution pour évacuer les gaz brûlants produits par les moteurs au moment du décollage le plus rapidement et le plus loin du lanceur. C’est pourquoi 25 000 m3 de béton ceinturent les talus de protection et permettent ainsi l’envol des roches 80/220 qui constituent le carneau. En effet, une modélisation informatique a révélé des vitesses pouvant atteindre 500 km/h, ce qui a conduit le maître d’œuvre à modifier son option de protection des talus par des dalles en béton armé, désolidarisées entre elles et qui permettent d’éviter que l’enrochement soit arraché. Le béton de déflection à haute résistance thermique est une première pour le CSG. Ce béton venant en cohésion avec les enrochements assure la stabilité de l’ensemble.

Le centre spatial guyanais a permis de créer au total 1 525 emplois directs ainsi que 7 500 emplois indirects, ce qui représente 16 % de la population active de la Guyane et 30 % de la masse salariale.

IMPACT

L’expérience des projets déjà réalisés par VINCI en Guyane a été un atout précieux pour remporter ce marché, de même que la complémentarité des 2 entités du Groupe impliquées dans le projet. En effet, l’entreprise guyanaise Nofrayane (VINCI Construction International Network), a été fort de son enracinement local, et VINCI Construction Grands Projets a pu apporter son savoir-faire reconnu dans la réalisation clés en main d’ouvrages complexes.
Le lancement de Soyouz depuis la Guyane marque une étape importante dans la coopération stratégique entre l’Europe et la Russie.
Ces travaux qui se sont étendus sur 120 hectares, ont consisté à reproduire, sur l’équateur, le fameux pas de Baïkonour. Ce fut un des chantiers les plus importants en Guyane, qui conforte ainsi son statut de port spatial de l’Europe, avec le développement et la qualification d’un ensemble de lancement. L’implantation du lanceur Soyouz en Guyane fait parti du programme de l’ESA. Il résulte de la volonté européenne de disposer d’une gamme de lanceurs constituée du lanceur lourd Ariane 5, du lanceur moyen Soyouz ST et du petit lanceur VEGA.

Experts du projet

Maître d’ouvrage
Agence Spatiale Européenne

Maître d’œuvre
Centre National d’Études Spatiales

Chiffres clés

Dates d’exécution
novembre 2005 à novembre 2008

Béton
30 000 m3

Charpente métallique
10 000 m2

Surface de planchers
22 000 m2

Témoignage

« Ce chantier est délicat. La confidentialité des informations et les craintes liées à l’espionnage industriel ont conduit les partenaires russes à fournir leurs caractéristiques techniques au compte-gouttes.  Le groupement a parfois dû résoudre des problèmes dont il n’avait qu’une partie de l’énoncé. »

Gérard Suinot, directeur de projet du groupement Infrasoyouz

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