TECHNIQUE
Le barrage comprend 3 digues et 2 barrages (dans les 2 bras du Paraná). Les digues sont du type terre et enrochements avec noyau imperméable d’une longueur de 70 kilomètres, et d’une hauteur de 43 mètres. Les remblais des digues représentent 70 millions de m3 de matériaux en majorité meubles.
Les ouvrages en béton, à savoir les 4 ouvrages principaux, atteignent un volume d’environ 3,4 millions de m3 de béton (50 % pour l’usine). Les 20 turbines équipant la centrale ont un débit turbinable de 730 m3/seconde unitaires pour une chute nominale de 21,3 mètres.
Les terrains rencontrés correspondent aux termes d’une série alluvionnaire classique comprenant tous les faciès argilo-sableux en passant par des graves et des limons jusqu’aux conglomérats. L’étanchéité du barrage de Yacyretá a nécessité la mise en œuvre de techniques propres aux fondations spéciales : paroi aux coulis, injections, sondages, puits, drains et ancrages. L’étanchéité a été faite par la constitution d’une paroi au coulis bentonite-ciment d’une épaisseur de 60 centimètres. Elle a été réalisée après décapage des terrains superficiels et mise en place partielle du noyau du barrage. La profondeur moyenne de la paroi est de 19 mètres, et reste comprise entre 10 et 35 mètres.
Au-delà des besoins en coordination et en logistique, le grand défi de ce chantier a résidé dans la fermeture du Rio Paraná, fleuve au débit impressionnant (jusqu’à 53 000 m3/s enregistrés) passant dans les 2 bras (1000 et 2000 m) de part et d’autres et de l’île de Yaciretá. La fermeture a été réalisée suivant la méthode combinée. Nous avons tout d’abord réalisé à 400 mètres à l’aval du batardeau de fermeture, un seuil immergé qui a permis de surélever le niveau amont, sans pour autant entraîner des vitesses importantes de la lame d’eau au-dessus du seuil. À la suite de quoi, un plan d’eau relativement calme s’est ainsi créé à l’aval du batardeau de fermeture.