TECHNIQUE
La conception de l’ouvrage est basée sur la « nouvelle méthode autrichienne » (l’idée générale de cette méthode est d’utiliser la roche intacte située à quelques mètres du tunnel pour stabiliser celle qui se situe plus près de l’ouvrage).
Le tunnel a été creusé par sections partielles (calotte, stross, radier) sauf dans les calcaires viséens et les terrains favorables du Westphalien, où le creusement a été réalisé en pleine section. Une des difficultés majeures de ce projet fut d’ailleurs ce passage dans la faille de Magnée séparant 2 entités rhéologiques différentes, caractérisées par un comportement cassant, et par un comportement plastique. Les terrains sont formés de lentilles charriées et abondamment faillées sur plusieurs dizaines de mètres. C’est pourquoi, entamé au moyen de machines à attaque ponctuelle, le tunnel a dû être poursuivi à l’explosif. Le creusement, entamé à la machine à attaque ponctuelle (technique imposée par le maître d’œuvre), a été au final, à l’initiative du groupement d’entreprise, réalisé à l’explosif, à la satisfaction totale de tous les intervenants. 4 attaques ont été mises en œuvre : 2 depuis les extrémités et 2 depuis un puits central d’une cinquantaine de mètre de diamètre ouvert depuis la surface.
La structure finale est constituée d’une coque extérieure (soutènement) destinée à reprendre une partie des contraintes du massif. Elle est composée de béton projeté fibré, de boulons et de cintres.
Des techniques particulières (voûte parapluie, barres ou panneaux de protection, tirants et injections) ont été réalisées lors de la traversée de terrains instables (failles, karsts, galeries minières, couches de charbon exploitées). Un système de drainage et d’étanchéité a été installé. Ce complexe est constitué d’une membrane drainante alvéolée, d’un géotextile et d’une membrane PVC qui sont reliés au système d’évacuation des eaux placé dans le radier. Il vise à empêcher toute augmentation de pression hydrostatique au voisinage du tunnel.
La coque intérieure, elle, est en béton coffré, d’une épaisseur de 30 centimètres. Elle a comme rôle de reprendre les efforts supplémentaires (colmatage du drainage) et de permettre la mise en place des différents équipements (électricité, dispositif anti-incendie).